Indonésie, mon amour (1/3)

 

Du 30 mai au 5 juillet 2018.

Deux mois, c’est le temps que nous avons passé dans ce merveilleux pays. Faut-il vraiment parler d’un pays quand on parle du plus grand archipel du monde (plus de 18 000 îles) ? Le doute est permis. En soixante jours, nous sommes allés sur quatre de ces îles : Java, Bali, Florès, Sulawesi. Bien entendu, nous avons identifié un socle commun propre au peuple indonésien mais également des différences culturelles et linguistiques qui nous ont donné l’impression de changer de pays à chaque fois.

 

Java, une île à dominance musulmane (141 millions d’habitants !)

 

C’est à Yogyakarta (prononcer Jodjakarta), en plein Ramadan, que nous nous étions donné rendez-vous avec Elian, venu de France pour partager notre route pendant presque un mois. La ville est connue à travers tout le pays pour être le sanctuaire de la cour javanaise et un lieu ouvert sur le monde et la modernité. C'est ici d'ailleurs que sont hébergées les meilleures universités et la vie y est réputée bon marché.

Malgré ses 400 000 habitants, nous nous sentons très vite à l’aise à Yogya. Les petites rues sont plutôt calmes, les bus très pratiques et les premiers contacts avec la population se révèlent prometteurs : dès notre premier trajet de bus, on nous aborde pour demander notre nationalité. Passé colonial oblige, ils nous prenaient pour des Hollandais.

 

Nous avons commencé notre visite de la ville par le Kraton qui est le palais royal du sultan régnant et de sa famille. Cette ville dans la ville a été construite par le Sultan Hamengku Buwono I entre 1755 et 1756. Au sein de celui-ci se trouve le Taman Sari (Jardin Fleuri), l’ancien palais de détente et de méditation des sultans. Il comprend également une mosquée souterraine. 

Passer à Yogyakarta sans aller visiter le temple de Borobudur, c’est un peu comme venir à Paris sans voir la Tour Eiffel. A Java, le lever de soleil se prête particulièrement bien pour les visites de monuments et volcans. Officiellement, le temple de Borobudur n’ouvre qu’à 6h, trop tard pour l’admirer sous les premières lumières du jour car le soleil est déjà haut. Le seul hôtel situé dans l’enceinte du site a cependant trouvé un moyen très juteux pour contourner le problème puisqu’il vend aux touristes un ticket « lever de soleil » à prix d’or pour un accès 1h30 avant l’ouverture officielle. Bien entendu, il est difficile d’imaginer que les gardiens ne prennent pas leur com’. Il n’était pas question pour nous de céder à cette pratique et de lâcher autant d’argent. C’est donc d’un autre point de vue au prix bien plus raisonnable que nous sommes venus admirer le lever de soleil après deux heures de scooter en pleine nuit. Vue la météo, nous ne regrettons absolument pas notre choix économique !

Après la majestuosité d’Angkor, nous avons été un peu déçus de Borobudur, d’autant que le gouvernement indonésien a la très mauvaise manie de faire payer le ticket d’entrée vingt fois plus cher aux étrangers : lâcher 20$ par personne pour rester deux heures dans le site, ça fait très mal. 

Nous poursuivons notre tour en scooter du côté du volcan Merapi, considéré comme le volcan le plus actif et le plus dangereux d’Indonésie. Nous sommes surpris de voir une fine pluie de cendres nous accueillant à l’approche du volcan. Et pour cause, on apprendra plus tard dans la journée que le volcan a eu une éruption quatre heures plus tôt ! Dommage, ça ne s’est pas joué à grand-chose.

Le lendemain, nous prenons le train en direction de Malang, servant de camp de base à ceux qui veulent se rendre au volcan Bromo. De notre côté, avant ça, le volcan Semeru nous fait de l’œil, son ascension considérée difficile nous intéresse, d’autant plus qu’avec ses 3676 mètres de hauteur, il s’agit du point culminant de Java. La réaction de surprise du personnel de l’hôtel quand nous leur annonçons que nous voulons grimper au Semeru finit de convaincre toute l’équipe. Nous apprenons l’existence d’une cascade peu touristique située à 60 kilomètres, cette petite rando nous servira de mise en jambe.

Avant de partir, nous souhaitons nous procurer une carte sim indonésienne et nous hallucinons de la dévotion d’une caissière d’un supermarché (là où les cartes sim s’achètent) qui restera avec nous une heure et ira jusqu’à nous accompagner au magasin de l’opérateur pour nous aider !

 

Semeru nous voilà !

 

Après une visite médicale obligatoire expédiée en deux minutes où la secrétaire-infirmière nous demande de remplir un document (âge, poids, taille) avant de nous prendre la tension par-dessus le comptoir, nous quittons Malang le certificat en poche.

Avant d’entamer l’ascension, nous nous rendons au bureau de renseignements. Là, un guide nous incite à faire très attention lors de notre ascension à ne pas toucher aux roches car elles reposent sur un sol instable mélange de cendres, sable et cailloux. Son ami guide est mort l’an dernier à cause d’un randonneur le précédant qui s’était agrippé à une roche qui a ensuite dévalé la pente… Il nous raconte aussi l’histoire d’un couple parti sans guide dont l’un n’a jamais retrouvé le chemin du retour et s’est perdu dans la zone de danger mortel appelée Blank 75, impasse avec une crevasse de 75 mètres de profondeur. Heureusement, un drapeau a depuis été installé pour indiquer le chemin du retour, visible n’importe où depuis le sommet. Passé le petit frisson provoqué par ces nouvelles, nous poursuivons notre route pour rejoindre le village Ranupani, départ de la randonnée que nous débuterons le lendemain.

 

La randonnée se compose d’une première journée assez facile pour arriver à un camp pour la nuit, avant l’ascension à proprement dit le lendemain. Il n’est que 15h quand nous arrivons au camp où un groupe d’une dizaine d’apprentis prêtres indonésiens est déjà présent. Notre plan indique l’existence d’un autre camp à une heure de marche, ce qui nous permettrait de raccourcir la montée du lendemain et de rallonger notre courte nuit de sommeil. Lorsque nous avons évoqué l’existence de cet autre camp à un guide sur place, il nous a fortement déconseillé d’y aller : il y ferait plus froid et il était mieux de rester en groupe, telle une famille. Nous n’insistons pas et commençons à monter le camp en admirant le Semeru qui produit de petites éruptions toutes les 30 minutes. Au fur et à mesure que l’après-midi s’écoule, d’autres groupes de randonneurs rejoignent le camp. Nous sommes au final une vingtaine de randonneurs avec tous le même objectif du lendemain en tête.

"Attention à l'avalanche de roches ! Ne montez pas sur les roches ! Ne marchez pas sur les roches ! Ne vous asseyez pas sur les roches ! Votre négligence peut causer la mort pour les autres."
"Attention à l'avalanche de roches ! Ne montez pas sur les roches ! Ne marchez pas sur les roches ! Ne vous asseyez pas sur les roches ! Votre négligence peut causer la mort pour les autres."

Là encore, il est prévu d’être au sommet le lendemain pour le lever de soleil. Fait amusant, le guide nous explique qu’il faut compter une heure de plus pour monter pour les indonésiens par rapport aux occidentaux car les locaux sont plus petits donc plus lents et font de nombreuses pauses. Nous mettons donc notre réveil à minuit, une heure après eux, et nous décidons de nous coucher à 18h, la température glaciale achevant de nous décider à nous refugier dans nos duvets si tôt.

 

Au menu de cette seconde journée, il s’agit seulement de 3 kilomètres d’ascension mais avec un dénivelé positif de 1000 mètres. Quelques gâteaux avalés et nous démarrons la montée dans le froid. Nous rattrapons petit à petit les groupes d’indonésiens partis plus tôt. Après une heure de « mise en bouche » à serpenter en montée dans la forêt de pins, les choses sérieuses commencent. Nous sommes en bas de la montée finale. Maintenant c’est simple : il faut monter tout droit pendant trois heures sur une pente à 60%. Le sol constitué de graviers plus ou moins fins rend l’effort important, il faut faire trois pas pour en avancer de deux. Rapidement nous prenons la tête des randonneurs, ce qui n’est pas plus mal par rapport aux histoires de roches dévalant la pente. A la lueur de notre frontale nous poursuivons cet effort très ingrat puisqu’avec la nuit le sommet n’est pas visible. Au froid et à la fatigue musculaire qui se fait rapidement sentir, s’ajoute l’altitude. Nous sommes désormais à plus de 3000 mètres et l’essoufflement est bien là. La fréquence de nos pauses augmente. Nous prenons la tête de notre peloton chacun à notre tour, ce qui permet aux suivants de marcher sur un sol déjà tassé par le premier et ainsi d’économiser leurs forces. Nous avons l’un après l’autre un gros coup de barre mais poussés par des encouragements mutuels, nous arrivons à maintenir notre rythme et à faire repartir le groupe. A quelques minutes de l’arrivée, c’est au tour de Vincent d’accuser le coup, pris par le froid et le manque de glucides. Heureusement, Elian aperçoit le drapeau de l’arrivée et nous parvenons enfin au sommet près de quatre heures après notre départ du camp. Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi dur. Nous sommes pour l’instant les seuls au sommet de Java mais avant d’admirer la vue, il faut réchauffer Vincent : la couverture de survie sert pour la première fois du voyage ! Les autres groupes nous rejoignent et chacun se trouve un coin pour admirer un magnifique lever de soleil, par-dessus les nuages. 

Après plus d’une heure sur place, il est temps d’entamer la descente qui se révèle être un jeu d’enfants, le sol sablonneux amortissant nos pas de géants. Résultat : 4 heures de montée mais seulement 1 de descente. De retour au camp, nous ne nous accordons pas de sieste et entamons les 17 kilomètres du retour.

 

Le fameux volcan Bromo

 

Le soir-même, nous rejoignons, le village de Cemoro Lawang, point d’accès au volcan Bromo, beaucoup plus touristique et facile d’accès. Pour la deuxième fois de suite, nous décidons d’aller « se faire un lever de soleil » le lendemain. Cette fois, il ne faut que deux heures d’une marche facile dans la nuit chaude pour rejoindre le « spot » du lever de soleil sur le Bromo. 

Au premier plan le volcan Batok (inactif), juste derrière sur la gauche et fumant tranquillement, le volcan Bromo, et en arrière plan, le volcan Semeru, le plus haut.
Au premier plan le volcan Batok (inactif), juste derrière sur la gauche et fumant tranquillement, le volcan Bromo, et en arrière plan, le volcan Semeru, le plus haut.

Ce lever n’a pas la même saveur que celui de la veille. Certes c’est beau de voir se révéler petit à petit un paysage spectaculaire mais le faible effort physique fourni conjugué aux 70 autres touristes venues admirer le lever en même temps ne nous a pas autant convaincu que la veille. On a donc gentiment attendu que le jour se lève et que les gens s’en aillent pour jouir paisiblement de la vue. Nous avons d’ailleurs été très surpris de voir que quasiment tout le monde était parti avant que les premiers rayons ne touchent les volcans !

 

Après une sieste bien méritée à 9h du matin (si si, c’est possible), nous partons en fin de matinée pour parcourir tranquillement les deux kilomètres de mer de sable qui permettent de grimper en haut du Bromo (cette fois grâce à des marches, que c’est facile !), afin d’admirer la majestuosité du cratère. Avec la fatigue, nous n’avons pas tenté d’en faire le tour par le petit chemin étroit, ça aurait été tenter le diable ! De retour à l’hôtel, nous nous accordons une deuxième sieste (record battu) et décidons de ne repartir que le lendemain matin.

Le volcan Ijen, le lever de soleil de trop !

 

Pris dans notre rythme de lève-tôt, nous décidons d’enchainer avec la visite du volcan Ijen, connu pour la couleur bleue d’un gaz visible uniquement de nuit. A notre arrivée en fin de journée à Banyuwangi chez Fryda, nous décidons de faire une nuit blanche et une jeep vient nous chercher à minuit. Encore un fois, certains ont compris comment se faire de l’argent : plusieurs dizaines de jeep se retrouvent ainsi toutes les nuits vers 2h du matin à charrier des touristes qui veulent descendre dans le cratère voir la petite flamme bleue. Nous sommes de ceux-là. La route d’accès est en fait de bonne qualité et un scooter aurait suffi pour nous y rendre. Officiellement, il est interdit de descendre dans le cratère car c’est dangereux et les portes d’accès au volcan n’ouvrent en principe qu’à 6h du matin. Bien entendu, vu le juteux business généré par cette activité, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les grilles sont ouvertes dès 2h du matin.

 

Equipés d’un masque à gaz et accompagnés par un guide qui n’a de guide que le nom, nous côtoyons des groupes d’une dizaine de personnes qui se doublent et se redoublent pendant la grosse heure de douce montée. Une fois en haut, il faut maintenant descendre dans le cratère. C’est ici que le titre prend tout son sens. Nous sommes tous les trois rapidement mal à l’aise de voir que dans ce volcan des hommes travaillent, péniblement. Travailler n’est pas le bon terme. Ces bêtes de somme remontent du cratère avec des paniers chargés de plus de 70 kilogrammes de soufre, soufflant et pestant contre les touristes qui ne se poussent pas à leur passage. Dans cette atmosphère de travail-souffrance, nous sommes plusieurs centaines de touristes à descendre au fond du cratère juste « pour le fun » de voir la flamme bleue, en passant pas très impressionnante. Nous regrettons beaucoup de participer à ça. Certains mineurs sont encore des enfants. A titre de comparaison c’est comme si au siècle dernier des touristes attirés par une lumière dorée au fond d’une mine de charbon venaient en masse perturber les gueules noires en plein travail. En discutant avec l’un d’eux qui faisait une pause, il nous confie que la présence de touristes ne le gêne pas. Au contraire, certains mineurs ont pour ainsi dire trouvé le filon : mettre le soufre encore malléable dans des moules pour en tirer des sculptures rigolotes en forme de tortue par exemple, à vendre aux touristes, ce qui leur rapporte bien plus. Mouais, nous restons quand même mal à l’aise. Heureusement, il sera temps de remonter pour le lever de soleil, qui nous redonnera le sourire.

Bali, bienvenue chez les Hindous (4 millions d’habitants)

 

Difficile d’imaginer que seulement 45 minutes de ferry séparent deux îles si différentes. Et pourtant, les premières images ne laissent guère de doute sur les croyances des Balinais. 

Nous établissons notre camp de base dans le petit village de Keliki, au calme, à une dizaine de kilomètres de sa très touristique cousine Ubud. Nous logeons dans une maison traditionnelle balinaise, ensemble de plusieurs pavillons qui permettent de loger toute la famille étendue mais aussi le sanctuaire familial qui protège la famille, le tout disposé selon une orientation spatiale stricte.

Nous avons de la chance car une importante fête hindouiste se tient la semaine suivante, à laquelle tout le village participe. Nous sommes ainsi conviés à assister à la cérémonie des préparatifs, sorte de répétition générale. Au programme, combats de coqs, jeux de cartes étranges et surtout prières et offrandes. 

C'est à Ubud que nous avons assisté à une représentation de danse balinaise, nommée Legong : assez étrange et hypnotique, mais franchement impressionnant !

Nous partons ensuite explorer les temples environnants en louant deux scooters.

Après cela, nous filons vers le nord-est de l'île pour une boucle de quelques jours. Au menu : le pavillon Kertha Gosa à Semarapura Tengah, ancienne capitale de la région, un massage balinais, les rizières en terrasse de Sidemen, le village traditionnel de Muncan et de la plongée sous-marine auprès d’une épave à Ahmed.

Florès la Chrétienne (2 millions d’habitants)

 

C’est par voie aérienne que nous rejoignons l’île de Florès. D’une part, Elian n’était pas certain que son mal de mer le laisserait tranquille pendant une croisière de 4 jours en bateau et d’autre part, rejoindre Florès en combinant bus sur la terre et ferry sur la mer promettait de nous prendre trois jours, sans sommeil. Nous arrivons ainsi facilement à Labuan Bajo, porte d’entrée occidentale de l’île, pile à temps pour le premier match de la France pendant la coupe du monde de football.

 

La baie de Labuan est mondialement connue des plongeurs pour abriter parmi les plus beaux fonds marins, grâce à ses forts courants. Notre trio a une idée en tête : s’offrir une croisière privative de plusieurs jours dans la baie (oui Monsieur !). Après une journée à comparer les agences, nous passons finalement un accord pour trois jours et deux nuits de croisière, pour deux millions de roupies indonésiennes par personne soit 110 euros. A ce prix, le bateau n’a rien de luxueux mais nous sommes les maîtres à bord. Nous passons ainsi trois jours inoubliables à voguer d’île en île et d’un spot de snorkeling à un autre. Très vite, une bonne ambiance s’installe entre nous et les quatre membres de l’équipage : le capitaine, le cuisinier, le technicien et le guide-traducteur (eh oui, tout ça rien que pour nous !). Nos nouveaux amis se prennent vite de passion pour le UNO qui déclenche de sacrées séances de rire. C’est sur le toit du bateau que nous établissons notre camp de base pour les séances de bronzette comme pour les plongeons, et pour admirer sur les étoiles le soir, avant de rejoindre notre chambrée. Les points forts de notre virée sont la rencontre avec les deux géants du coin : raies Manta et dragons de Komodo. Pour observer les raies, les membres de l’équipage scrutent les profondeurs pendant que nous attendons sur le pont, harnachés de nos palmes, masques et tubas. A leur signal (« Manta, manta ! »), il faut vite sauter à l’eau car les raies avancent très lentement mais à contre-courant, alors que nous pouvons seulement faire du sur-place pour les observer quelques instants.

 

Bon, on peut dire que nous nous sommes fait plaisir sur les photos. Le cadre et le contexte étaient tellement idylliques…

De retour à Labuan Bajo, nous découvrons avec 48h de retard le résultat de France-Pérou : nous n’avons pas raté grand-chose. Nous décidons ensuite de louer un scooter pour les derniers jours qui nous restent en compagnie d’Elian avant son retour en métropole. Le directeur de l’agence pour la croisière nous avait donné un nom de village paumé où nous pouvions aller rencontrer des locaux et découvrir leur mode de vie ainsi que randonner à proximité. C’est davantage du village, où nous restons deux jours, et de ses habitants dont nous nous souviendrons ainsi que de la route chaotique pour y accéder.

Après une dernière sortie en bateau pour observer à la tombée de la nuit des milliers de chauves-souris géantes qui sortent pour chasser, il est temps de dire au revoir à Elian.

De retour à deux, nous entreprenons de traverser l’île d’ouest en est en marquant différents arrêts. Au-delà des arrêts, le simple fait d’emprunter la Trans-Florès constitue un voyage en soit. Il faut imaginer une route 1X1 voie de moyenne montagne serpentant et traversant de très rares villages et d’encore plus rares villes. La traversée de Florès doit particulièrement bien se prêter à la location scooter, nous avons regretté de ne pas nous être renseignés sur les possibilités de location avec prise et dépose à des endroits différents. Tant pis, ça sera pour la prochaine fois ! Très pittoresque, cette route au trafic forcément limité donne l’occasion de croiser la population qui marche sur de courtes distances ou tient une boutique le long de la route. Les habitants nous gratifient très souvent d’un « Hello Mister ! » dès qu’ils nous voient, et ce aussi bien à Mélanie qu’à Vincent.

 

 

Le centre de l’île est l’occasion d’aller découvrir des villages à l’architecture et aux coutumes ancestrales, encore pratiquées aujourd’hui. Ces villages font l’objet de projet de restauration et de valorisation. Si les plus connus voient débarquer chaque jour des centaines de touristes, d’autres plus petits restent « préservés » et permettent d’avoir des échanges moins faussés avec leurs habitants.

C’est également à Flores que nous reprenons nos ascensions de volcans pour le lever de soleil, enfin seulement pour Vincent car Mélanie, après un nouveau réveil à 2h du matin pour arriver au sommet du volcan Inerie, fait demi-tour en pleine montée pour retourner se coucher, laissant Vincent avec le guide ! Nous nous en souviendrons de celle-là ! Pour le volcan Egon, elle n’a même pas cherché à se motiver pour y aller avec Vincent.

Faisant le constat que quelques jours de repos après ce rythme soutenu depuis Java nous feraient le plus grand bien, nous décidons de nous poser quelques jours à la plage avant d’embarquer sur le ferry à Maumere en direction de Macassar au Sulawesi, qui part seulement deux fois par mois. Avant cette pause bien méritée, nous sommes quand même allés voir le parc national du Kelimutu et ses trois lacs colorés en s’étranglant encore une fois sur la différence de tarif local-touriste (5 000 local / 150 000 étranger).